lundi 14 janvier 2013

Virgin accuse Internet


La direction des enseignes culturelles de Virgin a déposé le bilan le mercredi 09 janvier auprès du tribunal de commerce. Ce lundi 14 janvier après-midi, va avoir lieu l'étude du dépot de bilan de Virgin Stores France. Lors de l'audience, sera nommé l'administrateur qui va prendre les rênes de la société. 
Pour beaucoup, Virgin serait victime du téléchargement et des distributeurs en ligne.

Salariés Virgin de Lyon. Photo LyonMag
Internet ou le grand méchant. L'idée s’installe de plus en plus dans les mentalités, et pas seulement dans celle du grand public. La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti elle-même, a parlé de « concurrence déloyale » venant des entreprises comme Amazon qui « ne sont pas soumises à la même fiscalité que les entreprises localisées physiquement en France ».
Mais alors, quid de la Fnac et autre Leclerc Culture ? Pourquoi Virgin doit-il déposer le bilan quand les autres enseignes culturelles survivent ?


Avec la Fnac et Virgin, l’offre devient bien plus importante que la demande. La Fnac s’est tout simplement imposé comme le leader du marché culturel. Tout simplement, l’industrie du disque n’a pas besoin de deux géants. On ne peut pas dire « je préfère les DVD de la Fnac » ou encore « les livres sont mieux chez Virgin ». On voit bien qu’Internet est une nouvelle variable qui, certes, bouscule le marché mais ne prend pas pour autant la place de nos chers magasins.
Virgin ne peut pas accuser Internet. Jérémie Herscovic, président de l'entreprise de e-business SoCloz, indique au Plus du Nouvel Obs que « Internet ne représente que 8% des ventes dans le détail ». Encore une fois, si Internet était vraiment à blâmer, La Fnac, Leclerc Culture et les autres, mettraient aussi la clé sous la porte.
Mais ces entreprises ont su mettre en place des stratégies qui pour le moment leur réussissent. La Fnac a choisi de se positionner sur le secteur de l’électroménager. Un secteur, qui comme le précise Jérémie Herscovic, aura toujours besoin de contact physique avec les produits, de conseils etc. 
A cela s’ajoute des stratégies innovantes sur Internet. Car oui, Internet peut servir les grands magasins ! La Fnac a mis en place un site de vente en ligne, à la manière de Amazon. Si Internet « vole » vraiment les consommateurs, la Fnac a donc trouvé le moyen pour récupérer ses consommateurs.
Virgin n’a pas su faire de bons choix. Sa stratégie sur Internet a été de se placer sur le téléchargement en ligne. Malheureusement, Apple a déjà bien creusé son trou dans le domaine du téléchargement légal. Finalement, là encore, Virgin essaye de se positionner sur un secteur qui ne demandait pas de nouvel acteur. Le marché du téléchargement en ligne ne dispose pas d’une demande assez importante pour accueillir de nouvelles offres.

Virgin Megastore Lyon. Photo mLyon
Finalement, face à la Fnac ou Apple, Virgin ne fait office que de numéro 2. Même si le marché du téléchargement et celui des disques et DVD disposent d’une forte demande, c’est une demande qui a ses habitudes et ses « prénotions ». Dans l’esprit de tous, Virgin n’apparaît jamais leader dans un domaine. Et sur des marchés où les produits sont parfaitement homogènes, il est donc difficile de proposer une offre qui trouve preneur quand on n’est pas leader.


Virgin dépose le bilan. Les 26 établissements et leurs 1 000 salariés sont donc dans l’attente. Reste aujourd’hui à savoir si la cessation de paiement va déboucher sur une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire.

Justine Fontaine


Repères :
Chiffre d’affaires des Virgin Megastore en 2011 : 317 millions d’euros
Chiffre d’affaires des Virgin Megastore en 2012 : 245 millions d’euros
Chiffre d’affaires de la Fnac en 2011 : 4,16 milliards d’euros



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