mercredi 23 janvier 2013

Un observatoire sur la dépendance: une première en France

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La population âgée de 75 ans et plus ne cesse de croitre en France et en Rhône-Alpes. Ce vieillissement de la population a accru le risque-dépendance. L'association lyonnaise CRIAS mieux-vivre fait partie des six membres du comité de pilotage de l'ORAIDA (Observatoire régional des actions innovantes sur la dépendance et l'autonomie). L'ORAIDA est le premier observatoire en France dédié aux actions innovantes sur la dépendance et la perte d'autonomie. Zoom sur un projet inédit et ambitieux.

Sur la base d'une enquête de l'INSEE (Handicap, incapacité, dépendance) parue en 2000, des estimations régionales du niveau de dépendance ont ainsi pu être évaluées. En Rhône-Alpes, on constatait que 2,7% des personnes âgées de 60 à 79 ans, soit environ 134 000 personnes, étaient dans une situation de dépendance. 6000 de ces personnes étaient même décrites comme fortement dépendantes. Aujourd'hui on dénombre près de 1,2 millions de personnes âgées concernées par la dépendance dans le pays. C'est dire si la dépendance constitue aujourd'hui un enjeu majeur à l'échelle nationale. C'est d'ailleurs dans cette optique que s'est tenu le 6 mai 2011 un grand débat sur la dépendance en Rhône-Alpes. En présence de Madame Marie-Anne Montchamp, alors secrétaire d'État auprès de la Ministre des solidarités et de la cohésion sociale et de Madame Nora Berra, alors secrétaire d'État auprès du ministre du travail, de l'emploi et de la santé, de nombreux partenaires (directeurs d'établissements, représentants des usagers, élus, organismes de sécurité sociale, de prévoyance, de retraite...) se sont réunis pour « approfondir la réflexion sur le parcours de la personne en perte d’autonomie ». Les premiers ateliers se sont tenus le 9 novembre dernier en présence de Michèle Delaunay, ministre déléguée chargée des personnes âgées et de l'autonomie. Eric Bondar, responsable information et communication à l'association CRIAS mieux-vivre, nous dit tout sur l'observatoire et son fonctionnement:

Comment s'organise tous ces acteurs dans le fonctionnement de l'observatoire?

"Le but de l'observatoire est de repérer des porteurs d'actions innovantes (ex: transport à la demande pour les personnes âgées) . Il y a donc un travail préalable d'information et de communication pour faire connaître l'ORAIDA. C'est la mission de veille d'information confiée à CRIAS mieux-vivre: recensement et appel à projets dans une base de données et recherche documentaire et logistique. C'est la première des étapes dans le processus de travail en amont de tous les acteurs. Le reste des membres du comité de pilotage assure la définition d'un thème annuel, (En 2012, Comment aider la personne en perte d'autonomie à exercer sa liberté de choix ?) contrôle le bon déroulement des travaux engagés, définit des partenaires pertinents et s'assure de l'atteinte globale des objectifs. Le pilotage de l'ORAIDA est confié en priorité au CRSA Rhône-Alpes et à la commission de coordination des politiques publiques médicosociales de l'ARS pour permettre une meilleure proximité avec les professionnels du secteur. Un rapport annuel d'activité doit faire le point sur les réponses apportées à la problématique proposée par le comité de pilotage".

Comment se traduit le travail en amont ,une fois terminé, sur le terrain?

"Tous les acteurs se réunissent lors d'une demi-journée de travail avec différents ateliers (trois au maximum) où les actions innovantes (cinq sont sélectionnées au préalable) sont discutées une dernière fois. On y retrouve une cinquantaine d'acteurs en général répartis en groupes de travail. Les porteurs d'action se présentent devant une sorte de jury composé d'élus, directeurs d'établissement, professionnels de terrain et représentants d'usagers en vue d'une potentielle mise en pratique des innovations: c'est l'organisation de la controverse. Concrètement les 3 ateliers organisés doivent acter des innovations à réaliser: un exemple, l'atelier intitulé « Préserver le lien social par la relation intergénérationnelle » a été porté par une association grenobloise DIGI (domicile inter générations isérois). Cette association a voulue développer le concept d'habitat intergénérationnel. L'ORAIDA a validé le projet et a assigné un directeur d'OVE (observatoire de la vie étudiante) et un professeur en gérontologie pour superviser la mise en place du projet .L'habitat intergénérationnel a ainsi pu permettre de générer des économies non négligeables à la sécurité sociale et notamment à des organismes comme le CROUS ou la CAF".

www.criasmv.asso.fr/
http://www.ars.rhonealpes.sante.fr/fileadmin/RHONE-ALPES/L_ARS_Rhone-Alpes/Relations_presse/Dossiers_de_presse/20120620_DP__ORAIDA.pdf
http://www.ars.rhonealpes.sante.fr/fileadmin/RHONE-ALPES/L_ARS_Rhone-Alpes/Relations_presse/Communiques_de_presse/20120626_SICOM_CP_LancementORAIDA.pdf

Thomas Courtade

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