mardi 6 mars 2012

I-Way décroche la lune

Le centre de simulation de conduite lyonnais, I-Way, a inauguré son nouveau circuit "au clair de terre", la Moon Race, il y a quelques semaines. Trois ans après sa création, l'objectif lune est réussi pour cette entreprise innovante, qui rêve désormais de décrocher les étoiles. 

                Sébastien Vettel ou encore Sébastien Loeb éprouvent les joies de rouler au bord de leur baquet de formule 1 ou rallye, sur les pistes de notre globe terrestre. Mais ils devront se déplacer, dans le 9eme arrondissement de Lyon, s'ils souhaitent un jour goûter aux sensations de pilotage au sein d'un environnement spatio-virtuel galactique, que seul Mario Kart a su ébaucher à son mince niveau sur console vidéo.
Toutefois, I-Way  représente l'unique centre de simulation de conduite, ouvert à la clientèle, au monde. Il offre la possibilité de prendre le volant d'une voiture de rallye, d'endurance ou d'une véritable formule 1, le temps d'une course d'une dizaine de minutes, à un prix abordable dans un cadre spacieux et agréable, presque futuriste. Les sensations éprouvées sont très proches de la réalité, au volant d'une formule 1 qui secoue se conducteurs allant jusqu'à 2G. Mais logiquement moindre à celles de la réalité où les pilotes professionnels sont parfois chahutés de 4 à 5G, violence à laquelle très peu de clients pourraient résister. Un petit bijou de haute pointe technologique dans le secteur de la simulation automobile, dont seule la société détient les parts de marché. Du moins en ce qui concerne la reproduction sensoriel puisqu'on peut considérer les jeux viéo comme une niche concurrentielle.

                Les investissements pour mettre sur pied ce projet ont été extrêmement lourds, notamment pour les 18 simulateurs qui ont coûté 3 millions d'euros le tout.130 000 courses lancées depuis sa création et enfin I-Way franchit la ligne d'arrivée au feu vert puisqu'elle a bouclé l'année 2011 pour la première fois en réalisant des bénéfices.
Cette argent va directement être réinvesti dans trois grandes lignes d'évolution, par des pack-age familiales pour attirer une nouvelle clientèle. Mais également par l'amélioration graphique qui au-delà de la qualité de l'image, permettra à l'entreprise de développer un panel de fonctionnalités allant de l'usure des pneumatiques, à la vitesse du passage au stand. Mais surtout, I-Way projette de faire découvrir prochainement à ses consommateurs, après la lune, le centre ville de Lyon.                                                                              Une innovation extrêmement complexe à concrétiser, mais un nouveau concept de plus en ligne de mire pour cette entreprise entreprenante qui commence à se pérenniser et qui pourrait viser encore plus-haut à l'avenir.

« Mr Difolco, quand allez-vous arrêter ? »



    « Monsieur Difolco, je n'ai que trois questions à vous poser : la première est la suivante, quand allez-vous arrêter ? [...] quels sont les changements qui font que vous allez arrêter ? Et enfin par quels moyens comptez vous arrêter ?»

    Dans cette affaire, les trois questions que vient de poser le juge pourraient presque résumer la situation.

    L'audience a commencé à 14h28. L'accusé, Samy Difolco, âgé de 25ans, est détenu depuis le 27 Décembre 2010, sa peine actuelle est d'un an, plus deux avec sursis, et enfin deux ans de mise à l’épreuve. À la question « Vous avez d'autres peines à exécuter ? » il répond que oui, il en a deux. Depuis 2007 il a été condamné quatre fois pour recel, vol par effraction ou tentative de vol par effraction.

« J'étais à la rue, j'avais besoin d'argent... »


    Dans son T-shirt bleu clair, Samy Difolco est l'image même de l’apaisement. Devant l’énumération des faits il opine de la tête, et répond au questions du juge de façon claire, la voix sûre.

    Il sait qu'il est ici pour vol, et qu'il a été retrouvé suite à l'analyse ADN du sang qu'il a perdu au moment du délit, après s’être coupé avec la vitre brisée du magasin. A aucun moment il ne nie les faits. Avec un certain sens du détail, il explique comment il a cambriolé une bijouterie à l'aide d'un brise-vitre, puis comment, durant trois nuits, il à échoué en tentant sa chance chez un horloger.

    « j'étais à la rue, j'avais besoin d'argent... » se justifie-t-il sur le ton du regret. Il précise également avoir été sous l'effet de l'alcool et des médicaments, évoquant une dépendance aux opiacés.

    Au final, il affirme que les bijoux volés, d'une valeur marchande de 1400€, ne lui en auront rapporté que 100...

    « Vous êtes moins bon en affaires qu'en vol. » remarque le juge.

    Un silence s'en suit, l'histoire prêterait à rire. Le juge se redresse, en arrière sur sa chaise, il regarde l'accusé. Ses yeux en disent long : Samy Difolco n'est ni arrogant ni un inconscient, il se présente comme un homme de bonne volonté, parfaitement transparent. L'air confondu, il semble presque victime de ses erreurs. Pourtant Samy Difolco n'en est pas à sa première comparution.

    Au final, le procureur plaidera en sa faveur. « Je pense que monsieur Difolco est quelqu'un qu'il faut pousser dans la vie, plutôt que le condamner à la prison » affirmera-t-il.

    Le verdict, qui sera prononcé plus tard, après délibérations, s'annonce donc clément. 

C.R.P.

lundi 5 mars 2012

Quand les muses de l’opéra se réveillent…




            
             Le festival consacré au triptyque de Puccini, débute en février à l’opéra de Lyon.Chacune de ses trois œuvres composées en 1918, (Il tabarro, Suor Angelica, Gianni Schicchi) sera accompagnée de pièces contemporaines.

            Lundi 23 Janvier. 20h00. Le parterre de la salle de l’Opéra de Lyon ainsi que trois balcons sont pleins. Parmi le public, des couturières, des habilleuses, des maquilleuses, le personnel de l’opéra et aussi ceux qui souvent restent dans l’ombre : les constructeurs de décors... Il ne s’agit pas d’une première représentation mais de la dernière répétition, la Générale. Au programme, une œuvre de Schoenberg : Von heute auf morgen (Du jour au lendemain) crée en 1930, ainsi que le premier volet du triptyque de Puccini crée en 1918 : Il Tabarro (le manteau).

            Sur scène, une partie du décor est déjà installée : un grand cadre marron semblable à celui d’un tableau avec écrit autour : Von heute auf morgen, Schoenberg.
En contrebas, la fosse d’orchestre se remplit peu à peu. Les musiciens installent leurs partitions, font tomber de temps à autre celles des pupitres voisins. Les violonistes, altistes, violoncellistes, flûtistes sortent leur instrument de leur étui. Excepté quelques retardataires et quelques bavards qui préfèrent rire ; les pianistes, puis l’ensemble des musiciens commencent à faire des gammes. Au centre, une violoncelliste se tourne vers les spectateurs et fait des signes de mains aux personnes venues l’écouter. En retrait, une musicienne fouille constamment dans son sac : elle en sort une bouteille d’eau, un paquet de mouchoirs puis une boite de pastilles qu’elle pose sur le rebord du pupitre. Enfin, elle enlève son pull, se lève pour le mettre correctement au dossier de sa chaise puis se rassoit et finalement remet sa bouteille d’eau dans son sac. Son voisin lui, n’a toujours pas sorti son violon : il garde l’étui sur les genoux et attend les bras croisés.
Soudain, les lumières s’éteignent. Le chef d’orchestre, Bernhard Kontarsky, chargé de mettre en musique la pièce de Schoenberg, arrive sous un concert d’applaudissements et monte sur l’estrade. Une voix enregistrée rappelle à la salle qu’il s’agit d’une répétition et qu’il peut y avoir des petits contretemps. Quelques rires fusent de la fausse d’orchestre. Bernhard Kontarsky brise le silence en faisant ses dernières recommandations « faites bien les croches, soyez précis ». Les premières mesures sont jouées. La pièce peut commencer : en rentrant d’une soirée, un couple se querelle. Le mari joué par Wolfgang Newerla est séduit par une demoiselle (Ivi Karnezi). Sa femme, (Magdalena Anna Hoffman) n’est pas restée insensible au Chanteur (Rui Dos Santos). Scène de ménage, désaccords et réconciliation… L’accompagnement  musical n’est aucunement en harmonie avec la partie chantée : glissandi, pincements de corde viennent défaire tout phrasé musical.
Les décors expriment de manière parfaite le caractère de la pièce : moderne, loufoque et un brin tragique. Colorés, avec des rayures vertes et des pois rouges, ils descendent et remontent grâces à des cintres placés au dessus de l’espace scénique. Un lit et une table se déplacent seuls sur le plateau – ils sont installés sur un tapis roulant qui se confond avec le plancher-.
Une belle prestation ainsi qu’une mise en scène vivante ont permis au spectateur de suivre une musique souvent difficile à écouter.

            Après quinze minutes d’entracte, Il Tabarro de Puccini commence. Des écrans de télévisons qui se trouvent face à l’espace scénique s’éclairent et permettent aux chanteurs de suivre les indications du chef d’orchestre, Gaetano d’Espinosa.
 Il Tabarro, œuvre de tradition Belcantiste et drame romantique ou se mêlent tension et souffrance, contraste avec Von heute auf morgen de  Schoenberg, opéra de musique sérielle aux principes dodécaphoniques.
L’histoire se passe à Paris. Au bord de la Seine, dans une péniche, vit un couple : Michele (Werner Van Mechelen) et  Giorgetta (Csilla Boross). La mort de leur enfant les a éloignés. Michele aime encore sa femme mais cette dernière tombe sous le charme de Luigi (Thiago Arancam), un ouvrier qui travail pour eux.
Il est 22h30. Le rideau se baisse après 10 minutes d’applaudissements. La soprano Csilla Boross, a su émouvoir le public grâce à son jeu ainsi qu’à la puissance de sa voix, à la fois chaude et claire. Quant à Thiago Arancam, son solo a été un véritable succès. Pendant quelques secondes on crut entendre la voix lumineuse de Pavarotti.

            Les lumières se rallument et les spectateurs quittent la salle. La fausse se vide petit à petit. Bientôt, ce lieu magique se retrouvera dépourvu de toute vie jusqu’à la prochaine représentation où il vivra à nouveau comme renaît le phénix de ses cendres.
Sybile Morel

Lyon à Dubaï? Il faut chercher...


« Lyon-Dubaï City », utopie lyonnaise et fièvre dépensière de milliardaire, n'est aujourd'hui plus d'actualité. Mais quelques entreprises lyonnaises, ont en revanche, indépendamment pris racine à Dubaï. Quelles sont-elles?

En 2008, le tout Lyon s'animait pour le superbe « Lyon-Dubaï City » qui promettait des « Bouchons » et des « Traboules », au milieu des plus hauts buildings.
Qu'en est il au juste, quatre ans après la visite de l'Emir Buti Saeed Al Ghandi, cet investisseur tombé amoureux de la Cité des Gones?

Déjà en 2009, la crise immobilière a eu le temps de tout geler sur son passage et de rafraîchir les ardeurs. A Dubaï, seule la construction de la tour la plus haute du monde est restée d'actualité et tout autre plan immobilier a été stoppé. C'est ce que confirme Nicolas de Marigny, directeur de ERAI Dubaï, « La crise a eu un impact sur le choix stratégique des projets d’investissement. Aujourd’hui, les investissements sont davantage tournés vers les idées industrielles. ».




C'était pourtant bien parti. De nombreuses collaborations étaient entamées, entre autres avec l'Université Lyon II, l'Institut Paul Bocuse ou encore l'Olympique Lyonnais. Un premier aboutissement avait eu lieu avec le Musée des Tissus et l'ouverture d'un magasin Zilli, soutenue par le Comité Bellecour, association qui regroupe les artisans lyonnais du luxe. L'idée n'était pas seulement de reproduire Lyon dans les Émirats Arabes, mais plutôt d' « imiter son architecture, à la manière des villes nouvelles européennes », déclare Guillaume Arnoud, devenu seul responsable du projet pour Le Grand Lyon, avec « ses musées, ses restaurants, ses entreprises, tous ses emblèmes qui construisent son schéma d'urbanisme ».

Guillaume Arnoud affirme effectuer un travail de veille depuis Lyon, auprès des entreprises dubaïotes concernées. Cependant, d'après la Chambre de Commerce et d'Industrie de Lyon, aucune entreprise n'est basée à Dubaï dans le cadre de « Lyon-Dubaï City ». Romain Blachier, élu du 7ème arrondissement, affirme que « cela a permis de belles collaborations entre Dubaï et Lyon, par exemple pour les lyonnais de GL Event ». Florence Verney-Carron, responsable des relations presse pour la société d'évènementiel, dément en soulignant n'avoir jamais été contactée dans le cadre de « Lyon-Dubaï City » 

Si, en 2008, Gérard Collomb, maire de Lyon, se pâmait devant ce projet et ces futures belles années de tourisme qui s'annonçaient, aujourd'hui, il est difficile de trouver un élu qui soit disposé à parler du sujet sur le champ. Mais Guillaume Arnoud le jure : tout est susceptible de repartir d'ici fin 2012. L'Emir Al Ghandi l'avait d'ailleurs confirmé dans un interview accordé en avril 2011 au cabinet d'expertise PKF ; dans laquelle il expliquait que d'ici 2015, une fin hypothétique de la crise pourrait faire repartir les constructions. Reste à savoir si le projet lyonnais sera toujours d'actualité. Pour Bruno Masurel, ancien responsable du projet à la CCI de Lyon, « l'idée a coulé et ne donne pour l'instant aucun signe de vie ».

Ce qui est sur, c'est que « Lyon-Dubaï City » ne figure plus dans les priorités de personne. Tous ceux qui avaient été dépêchés à Dubaï ont été rapatriés ; et aujourd'hui à Lyon, seule une poignée de personnes est encore en charge de « veille » et il est difficile à croire qu'elles trouvent à occuper leur journée avec une ébauche aussi catégoriquement stoppée par un des hommes les plus riches de la planète. Pour preuve, Charles-Henri Malécot, missionné par Emivest, investisseur et porteur du projet, a depuis trouvé un nouvel emploi.

Il reste néanmoins des entreprises qui, fortes de leur propre initiative, ont sut s'exporter au Moyen Orient et profiter de ce nouveau marché. Elles travaillent dans l'éclairage, l’événementiel, la ventilation ou encore le froid industriel, en voici un aperçu.


     Un air lyonnais à Dubaï

Installée dans le Golfe Persique depuis 1982, Aldes a su profiter des belles années de Dubaï au prix de quelques adaptations.

Depuis trente ans, Aldes, entreprise lyonnaise de ventilation, s'est implantée à Dubaï. Avec un chiffre d'affaires de 220 millions d'euros dont, six dans les Émirats et ses quinze implantations dans le monde, Aldes a su s'adapter au marché immobilier dubaïote, à l'époque, en forte croissance. En effet, si la société a vu en Dubaï une occasion de s'enrichir c'est par commodité du fait de la facilité d'implantation, la ville étant très favorable aux investissements étrangers. Aldes et ses employés ont du bien évidemment « revoir leur code ». Gaëtan Pierrefeu, directeur de la filiale à Dubaï, affirme avoir du à titre personnel « repenser ses guides d'analyse ». En effet, Dubaï est un environnement cosmopolite où seulement 10% de la population est d'origine dubaïote. « Là-bas, lorsque l'on rencontre quelqu'un, la première question est d'où venez-vous ? et la deuxième depuis combien de temps êtes vous à Dubaï ? » Il faut être à l'écoute de l'interlocuteur. « Un Egyptien arabe musulman et un Syrien arabe musulman n'ont pas la même culture, la même éducation, les mêmes réflexes... » complète-t-il. Mais Aldes a du également s'adapter à travers ses activités. En Europe, son marché s'oriente principalement vers la ventilation et la qualité de l'air alors qu'à Dubaï, l'activité est concentrée autour de la climatisation car la ventilation n'est pas acceptée ni même reconnue. De même, la clientèle s'est d'elle même adaptée de Lyon à Dubaï. Dans les Émirats, Aldes travaille exclusivement avec un segment de clientèle - les entreprises d'installation – de part l'organisation du marché, alors qu'en France, l'entreprise collabore avec des réseaux de distributeurs professionnels, des grandes surfaces de bricolage, des mainteneurs....
Aldes avoue avoir pris contact avec la Mairie de Lyon et en particulier l'Aderly au moment de la naissance du projet « Lyon-Dubaï City » fin 2007, mais sans obtenir sans réponse. Ce qui pouvait s'expliquer par le fait que les produits Aldes s'inscrivent en phases 3 ou 4 d'une construction et donc qu'ils ne suscitent pas de vif intérêt en phase d'étude. Pour Gaëtan Pierrefeu, ce projet est « globalement tombé à l'eau ».


   Le géant de l'événement à la lyonnaise 

GL Events est le rare cas de success story lyonnais à Dubaï.

GL Events : rien que le nom promet la folie des grandeurs. Avec un chiffre d'affaires de 782,70 millions d'euros en 2011, soit une hausse de 7,6% par rapport à 2010 et un résultat net de 26,4 millions d'euros, GL Events s'impose comme le géant de l’événement à Lyon. Mais pas seulement. Avec 91 filiales dans 17 pays, GL Events s'implante sur tous les marchés à grands coups de salons, d’événements corporates, de congrès... Malheureusement, Florence Verney-Carron, responsable des relations presse pour la société, n'a pas souhaité communiqué sur l'implantation à Dubaï qui semble pourtant être très active. En revanche, elle a affirmé n'avoir « jamais été approchée dans le cadre du projet  Lyon-Dubaï City ».

Justine FONTAINE