mardi 6 mars 2012

« Mr Difolco, quand allez-vous arrêter ? »



    « Monsieur Difolco, je n'ai que trois questions à vous poser : la première est la suivante, quand allez-vous arrêter ? [...] quels sont les changements qui font que vous allez arrêter ? Et enfin par quels moyens comptez vous arrêter ?»

    Dans cette affaire, les trois questions que vient de poser le juge pourraient presque résumer la situation.

    L'audience a commencé à 14h28. L'accusé, Samy Difolco, âgé de 25ans, est détenu depuis le 27 Décembre 2010, sa peine actuelle est d'un an, plus deux avec sursis, et enfin deux ans de mise à l’épreuve. À la question « Vous avez d'autres peines à exécuter ? » il répond que oui, il en a deux. Depuis 2007 il a été condamné quatre fois pour recel, vol par effraction ou tentative de vol par effraction.

« J'étais à la rue, j'avais besoin d'argent... »


    Dans son T-shirt bleu clair, Samy Difolco est l'image même de l’apaisement. Devant l’énumération des faits il opine de la tête, et répond au questions du juge de façon claire, la voix sûre.

    Il sait qu'il est ici pour vol, et qu'il a été retrouvé suite à l'analyse ADN du sang qu'il a perdu au moment du délit, après s’être coupé avec la vitre brisée du magasin. A aucun moment il ne nie les faits. Avec un certain sens du détail, il explique comment il a cambriolé une bijouterie à l'aide d'un brise-vitre, puis comment, durant trois nuits, il à échoué en tentant sa chance chez un horloger.

    « j'étais à la rue, j'avais besoin d'argent... » se justifie-t-il sur le ton du regret. Il précise également avoir été sous l'effet de l'alcool et des médicaments, évoquant une dépendance aux opiacés.

    Au final, il affirme que les bijoux volés, d'une valeur marchande de 1400€, ne lui en auront rapporté que 100...

    « Vous êtes moins bon en affaires qu'en vol. » remarque le juge.

    Un silence s'en suit, l'histoire prêterait à rire. Le juge se redresse, en arrière sur sa chaise, il regarde l'accusé. Ses yeux en disent long : Samy Difolco n'est ni arrogant ni un inconscient, il se présente comme un homme de bonne volonté, parfaitement transparent. L'air confondu, il semble presque victime de ses erreurs. Pourtant Samy Difolco n'en est pas à sa première comparution.

    Au final, le procureur plaidera en sa faveur. « Je pense que monsieur Difolco est quelqu'un qu'il faut pousser dans la vie, plutôt que le condamner à la prison » affirmera-t-il.

    Le verdict, qui sera prononcé plus tard, après délibérations, s'annonce donc clément. 

C.R.P.

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