lundi 21 janvier 2013

Le Brésil au défi des J.O


 En 2016, Rio de Janeiro accueillera les Jeux Olympiques. La plus grande compétition sportive aura donc lieu pour la première fois en Amérique du Sud, sur la terre de la présidente Dilma Rousseff. Un très gros pari qui peut permettre au Brésil de gagner encore un peu plus en crédibilité sur la scène internationale. Mais un pari qui semble aujourd’hui mal engagé.
Le logo des Jeux Olympiques de Rio
Aujourd’hui Rio soulève de nombreuses inquiétudes, la plus importante étant celle des infrastructures. Des complexes sportifs gigantesques, ainsi que de nombreux logements et des moyens de transport qui doivent être construits dans des délais très brefs sous peine d’accueillir le reste du monde dans un immense chantier. Les observateurs prévoient l’arrivée d’un million de touristes que la ville est, pour le moment bien incapable de loger. La mairie et l’État de Rio ont donc pensé à amarrer d’immenses bateaux dans le port destinés à accueillir les médias et les touristes. Une solution de repli originale mais peu en phase avec l'esprit des Jeux.
Alors certes tous les quatre ans l’éternel débat sur les délais de construction est remis sur le devant de la scène,et au final tout est généralement prêt à temps. Mais ce qui change par rapport aux précédentes éditions c’est la crédibilité de l’hôte. En 2004 à Athènes la Grèce mettait en avant son histoire sportive et le fait que le pays soit le créateur des Jeux Olympiques. Quatre ans plus tard, Pékin a fait étalage de sa puissance en offrant des complexes sportifs hors du commun, tout le monde garde à l’esprit le « nid d’oiseau » et le « cube d’eau ». Enfin l’an dernier c’est toute la planète qui s’est enthousiasmée à Londres autour de l’organisation anglaise et de sa rigueur. Mais en 2016, Rio aura la lourde tâche de supporter les espoirs d’un pays et de tout un continent.Une pression qui doit servir à montrer aux pays "développés" que le Brésil n’est plus un pays pauvre en retard économique mais une vraie puissance avec qui il faudra compter.
En août dernier le CIO mettait la pression sur Rio en lui redemandant de boucler son budget de 17 milliards de dollars. Une alerte qui ajoute encore des doutes quant à la capacité du Brésil à organiser un tel évènement  Dans l’émission C dans l’air sur france 5 du 14 août 2012, les Brésiliens interrogés dans les différents quartiers de Rio n’hésitaient pas à mettre en avant leurs inquiétudes. Beaucoup redoutaient que, comme à Pékin en 2008, il soit créé un Rio de façade pour les touristes et que les quartiers pauvres soient simplement cachés .Pourtant si Rio De Janeiro va recevoir cet évènement c'est bien grâce à la politique de modernisation des quartiers pauvres, «Rio a présenté un dossier très solide, qui donne l'occasion à la ville, à la région et au pays, de mettre en application ses ambitions pour le futur.» confiait Jacques Rogge, président du CIO, dans la foulée du choix de la ville olympique. Des ambitions qui passent évidemment par la résolution du problème de la drogue dans les favelas, une guerre entre l'armée et les trafiquants. Des conflits sanglants qui mettent en avant la difficulté du Brésil à assurer la sécurité sur son territoire. 

Pour les experts brésiliens il y a trop d’incohérence dans la gestion de ces jeux, le fait qu’aucune liaison maritime ne soit mise en place entre les différents sites parait invraisemblable.
Le budget de 17 milliards de dollars -qui sera sans doute réévalué à la hausse- doit permettre au Brésil d’impressionner le reste du monde. A aucun instant le seuil de rentabilité ne pourra être atteint même avec le tourisme généré par l’évènement comme l'explique l'économiste du sport Wladimir Andreff. La solution pour faire de ces jeux un succès est donc de se montrer efficace dans l'organisation et de corriger le tir même si le CIO considère à l'heure actuelle que l'avancement des travaux est satisfaisant.
Avec tous ces problèmes on est en droit de se demander pourquoi le CIO, d’ordinaire très strict et intransigeant sur le choix des villes a choisi Rio plutôt que Chicago, le principal concurrent. C’est là qu’intervient un début de polémique concernant l’ancien président brésilien. Lula aurait passé des accords avec des membres du CIO et avec des représentants africains. Des accords qui auraient suffi à faire basculer la décision en faveur de son pays.
Malgré tout, si les Athlètes de la délégation « Auriverde » font une moisson de médailles, le vrai tour de force sera accompli. Le Brésil pourrait donc bien s'en sortir et gagner le pari des jeux grâce à ses sportifs.

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