En 2016, Rio de
Janeiro accueillera les Jeux Olympiques. La plus grande compétition
sportive aura donc lieu pour la première fois en Amérique du Sud,
sur la terre de la présidente Dilma Rousseff. Un très gros pari qui
peut permettre au Brésil de gagner encore un peu plus en
crédibilité sur la scène internationale. Mais un pari qui semble
aujourd’hui mal engagé.
Le logo des Jeux Olympiques de Rio |
Aujourd’hui Rio
soulève de nombreuses inquiétudes, la plus importante étant celle
des infrastructures. Des complexes sportifs gigantesques, ainsi que de
nombreux logements et des moyens de transport qui doivent être
construits dans des délais très brefs sous peine d’accueillir le
reste du monde dans un immense chantier. Les observateurs prévoient
l’arrivée d’un million de touristes que la ville est, pour le
moment bien incapable de loger. La mairie et l’État de Rio ont
donc pensé à amarrer d’immenses bateaux dans le port destinés à
accueillir les médias et les touristes. Une solution de repli
originale mais peu en phase avec l'esprit des Jeux.
Alors certes tous les quatre ans l’éternel débat sur les délais
de construction est remis sur le devant de la scène,et au final tout
est généralement prêt à temps. Mais ce qui change par rapport aux
précédentes éditions c’est la crédibilité de l’hôte. En
2004 à Athènes la Grèce mettait en avant son histoire sportive et
le fait que le pays soit le créateur des Jeux Olympiques. Quatre ans
plus tard, Pékin a fait étalage de sa puissance en offrant des
complexes sportifs hors du commun, tout le monde garde à l’esprit
le « nid d’oiseau » et le « cube d’eau ».
Enfin l’an dernier c’est toute la planète qui s’est
enthousiasmée à Londres autour de l’organisation anglaise et de sa rigueur.
Mais en 2016, Rio aura la lourde tâche de supporter les espoirs d’un
pays et de tout un continent.Une pression qui doit
servir à montrer aux pays "développés" que le Brésil
n’est plus un pays pauvre en retard économique mais une vraie
puissance avec qui il faudra compter.
Pour les experts brésiliens il y a trop d’incohérence dans la gestion de ces jeux, le fait qu’aucune liaison maritime ne soit mise en place entre les différents sites parait invraisemblable.
Le budget de 17
milliards de dollars -qui sera sans doute réévalué à la hausse-
doit permettre au Brésil d’impressionner le reste du monde. A
aucun instant le seuil de rentabilité ne pourra être atteint même
avec le tourisme généré par l’évènement comme l'explique
l'économiste du sport Wladimir Andreff. La solution pour faire de ces jeux un succès est donc de se montrer efficace dans
l'organisation et de corriger le tir même si le CIO considère à
l'heure actuelle que l'avancement des travaux est satisfaisant.
Avec tous ces
problèmes on est en droit de se demander pourquoi le CIO,
d’ordinaire très strict et intransigeant sur le choix des villes
a choisi Rio plutôt que Chicago, le principal concurrent. C’est là
qu’intervient un début de polémique concernant l’ancien
président brésilien. Lula aurait passé des accords avec des
membres du CIO et avec des représentants africains. Des accords qui
auraient suffi à faire basculer la décision en faveur de son pays.
Malgré tout, si les Athlètes de la délégation
« Auriverde » font une moisson de médailles, le vrai tour
de force sera accompli. Le Brésil pourrait donc bien s'en sortir et gagner le pari
des jeux grâce à ses sportifs.
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