dimanche 1 janvier 2012

                       Crise et restauration Lyonnaise


                         Depuis 2008, la France vit une crise sans précédant. 
            Celle-ci ébranle depuis plusieurs années différents secteurs de l’économie française et  
            notamment celui de la restauration. Lyon, capitale française de la gastronomie aurait 
            jusqu'à présent été épargnée par cette crise.               présent été épargnée par cette crise
       
   En s’éloignant du centre ville lyonnais et des bouchons bondés de la rue Mercière, c’est une toute autre réalité qui s’impose à nous : dans les quartiers les plus reculés  la plupart des salles sont vides, les restaurateurs attendent dehors, cigarette à la bouche, avec une certaine nervosité. Chaque jour la même question vient les hanter : combien va-t-on  assurer de couverts aujourd’hui ?

   « On est en négatif tous les mois. »
    Pour Laurent et Sandra, restaurateurs qui tiennent depuis 5 ans dans le 7ème arrondissement Le Mâchon Lyonnais, chaque jour représente « un nouveau combat ». Ce restaurant, petite entreprise familiale soutenue par une équipe de jeunes  en formation, connaît depuis la rentrée de septembre des moments difficiles qui se traduisent par une baisse du ticket moyen et de la trésorerie, des services du midi et du soir très aléatoires et une gestion du restaurant plus dure. Au lieu d’avoir une  gestion globale, ils doivent assumer une gestion au  jour le jour, « la routine n’existe pas, il faut s’adapter à la clientèle ». De plus, pour eux, ce n’est pas l’augmentation de la TVA qui pose problème mais l’augmentation des énergies : « Tous les frais EDF, GDF grimpent tous les ans. On nous demande de baisser nos prix mais celui des matières premières a augmenté. » Ce métier demande un grand sacrifice financier  « c’est qu’on fait beaucoup d’heure qui sont loin d’être payées. On est des artisans pas des  entrepreneurs ».  Lorsqu’on leur demande  s’il est vrai que les restaurants lyonnais furent longtemps épargné par la crise, ils répondent unanimement : « souvent quand on parle de restauration sur Lyon, on parle du triangle d’or c’est à dire de la Presqu’île, mais pas des restaurants de quartier. On est souvent oublié.» En plus d’être victimes de la crise, « au lieu d’en ressortir on a l’impression qu’on s’y enfonce »,  Laurent et Sandra sont aussi spectateurs de cette dernière : « elle est sans cesse présente dans le moral des gens et on le ressent. Les gens comptent : s’ils prennent une entrée ils ne prendront pas de dessert ou s’ils prennent un dessert ils ne prendront pas de café. » Si aujourd’hui ils arrivent à s’en sortir tant bien que mal, c’est grâce à leur volonté, à leur courage, mais aussi à leur clientèle du midi qui leur est restée fidèle. 

« On ne connait pas la crise. »
Dans les petites rues du 6ème  arrondissement,  Bruno est le gérant du restaurant Chez les garçons, qu’il surnomme avec amusement « mon quatrième enfant » car il s’agit de son quatrième restaurant. Ce « bistrot », dont la décoration excentrique est le reflet  même de son propriétaire, plonge immédiatement le client dans une atmosphère conviviale. Au centre de la salle, les yeux du client ne peuvent ignorer le gigantesque billard où reposent toutes sortes de desserts. Bruno ne connaît pas la crise. Son secret : jouer sur une clientèle d’habitués « on respecte le client, on le bichonne » mais aussi sur un bon rapport qualité/prix. Ce restaurant dont la cuisine gourmande et l’ambiance atypique sont les atouts principaux, accueille depuis 30 ans des clients qui continuent de venir régulièrement : « Les enfants, les petits enfants, tout le monde vient. » « Les clients qui viennent chez nous apprécient la bonne nourriture et les bons vins. Ils se sentent bien». Pour lui, ceux qui font leur travail correctement peuvent arriver à surmonter cette crise. « En période où on en entend parler, je pense qu’il faut que tout le monde participe. Ce n’est pas une mauvaise idée que la TVA augmente, compte tenu qu’elle n’augmente que d’un point et demi ce qui est un beau cadeau que nous fait l’Etat. Donc je conseils à tout les imbéciles qui crient au scandale de fermer leur claquets et de travailler. »                                                                                                                   

Sybile Morel.

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