vendredi 11 novembre 2011

Un Zola à New-York


« Il serait fort. Il n'allait pas perdre la tête. Il allait être... Il se permit l'expression... un Maître de l'Univers. »
Sherman McCoy avait tout. Numéro un chez Pierce&Pierce à Wall Street, appartement à 3 millions de dollars sur Park Avenue, épouse mondaine décoratrice, Campbell, sa fille et une sublime maitresse.
Dans un New York où le maire doit redorer sa réputation face à une révolte des minorités, où un journaliste alcoolique doit conserver son travail, Tom Wolfe peint la descente aux enfers d'un homme blanc qui n'aurait jamais du se perdre dans le Bronx.
Reconnu comme Le roman sur New-York des années 80, Le Bûcher des vanités retrace l'histoire d'un homme qui avait tout et pourtant... Wolfe a débuté comme journaliste pour le New York Herald-Tribune puis est devenu écrivain. Dans un essai paru en 1989, il a expliqué que l'avenir du roman américain se trouvait dans le naturalisme de Zola et que l'écrivain se devait d'être reporter.
C'est avec ces bases que l'on plonge avec trois hommes qui doivent survivre dans ce New York d'argent, de corruption et de sexe. En photographe, Wolfe nous embarque dans ces appartements de Manhattan, dans le tribunal correctionnel du Bronx, dans les bureaux de Pierce&Pierce, dans la rédaction du City Light là où on « ne considère pas les épouses prestigieuses à moins qu'elles ne trompent leurs maris », dans la Banque des Faveurs et dans la  cavité  d'un homme déchu et rejeté au rang de raciste et d'assassin.
Wolfe avait parfaitement anticipé le système d'aujourd'hui puisque cette histoire n'est pas sans rappeler la descente aux enfers récente de DSK. Cet homme qui avait tout et qui s'est retrouvé piégé une fois pour toutes entre la presse cruelle internationale et le système pénale américain sans pitié.Justine Fontaine

Le Bûcher des vanités de Tom Wolfe, traduit de l'américain par Benjamin Legrand, Le Livre de Poche, 920p., 8,50€

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