mardi 22 novembre 2011

La somnolence devant l’équipe de France





Ribéry, homme du match, en difficulté au duel avec Eden Hazard
          Cette sensation revient avec récurrence depuis 5 ans lorsque l’on regarde jouer les bleus, le corps qui se raidit et s’installe profondément dans son fauteuil, la bouche baillante… et vient l’heure du plaisir en se dirigeant enfin vers son lit une fois que le coup de sifflet final a retentit si ce n’est pas fait plus tôt. L’équipe de France où l’antichambre de la chambre à coucher pour tous les passionnés de football.

Les deux matchs de cette trêve internationale reflètent bien cette malheureuse constante. La plus petite des victoires contre les Etats-Unis  vendredi (1-0) suivit d’un piètre match nul mardi contre la Belgique (0-0), joués au stade de France. Le système de jeu qui  a été remodelé en 4-2-3-1 contre la Belgique, suite à l’échec du 4-4-2 quelques jours plus tôt, n’aura donné guère plus de satisfactions à Laurent Blanc.  L’équipe parait extrêmement désorganisée sur le plan offensif, même Benzema a paru mal à l’aise et aucun des joueurs ne semblent se comprendre ni se trouver dans leurs déplacements. Ribéry a été élu homme du match pour son activité, mais encore brouillonne et succède à Mathieu Debuchy. Fait symbolique d'une équipe où les performances individuelles sont dans l'ensemble médiocre et où personne n'a su véritablement taper à l'oeil de Blanc.

                 Mais peut importe le système, même s’il semble qu’il soit le plus efficient, dans le fond le problème n’est pas là et il est bien plus profond. Cette équipe n’a pas de jeu collectif, elle n’est dans l’ensemble qu’une somme d’individualités moyennes au niveau international et plus les matches défilent devant nos yeux plus ce constat prend de la valeur.                                                                                                                                                            
On nous rabat inlassablement que l’on a des joueurs de grande classe qui évoluent dans des grands clubs, notamment à l’étranger … Mais en réalité nous en avons seulement deux, Benzema et Lloris. Certes nous avons ici le pied et la tête de notre équipe, mais entre, il n’y a pas d’ossature solide. Abidal est titulaire au Barça mais il est de très loin le plus faible. Ribéry est important au Bayern mais il est cadré dans un effectif qui est talentueux et rodé. De plus, il y évolue dans un climat bien plus sain que celui de Saint Denis où à trop vouloir en faire, il s’y perd. Evra est à peu de choses près dans la même situation que lui, dans une opération rachat qui fait faillite jusque là. Ces mutins de Knysna gengrainent notre corps national, le public n’en veut plus et ils rendent  cette équipe beaucoup moins agréable par leur présence.  Pour le reste, nous avons de bons joueurs de Ligue 1 qui manquent de personnalité lorsqu’ils revêtissent le maillot bleu d’entrée de jeu. A l’image de Marvin Martin et de Loïc Rémy, que l’on peut considérer comme joker puisqu’ils  montrent bien plus quant ils sont utilisés en fin de match.                                                                            A ce sujet, on nous rabat inlassablement que c’est une question d’envie, de « mouiller le maillot », de respect, d’implication… Parce que les joueurs ne chantent pas la marseillaise lors des hymnes nationaux  par    exemple?  Non, il n’ose à peine la fredonner pour certains lorsque la caméra passe devant eux pour qu’on ne les entende pas, puis pour la chanter plus franchement sur un plan plus large. Sur le terrain, on ressent également ce manque de caractère  et la fragilité s’empare de toutes les jambes. Cette équipe manque de leaders, de patron naturel et exemplaire, de guide sur comme en dehors du terrain comme il y en avait par le passé. Pour preuve, Lloris s’impose comme capitaine depuis quelques matches mais par défaut compte tenu de son tempérament introverti. Les joueurs ne prennent pas leur responsabilité et se contente bien souvent de faire tourner la balle latéralement au niveau de la défense, sans chercher à jouer un jeu direct en se projetant vers l’offensive.

                Mais une chose parait hallucinante, c’est avec une série de 17 matches sans défaite que l’équipe de France clôture cette année 2011 mais dans laquelle il ne faudra retenir qu’un seul match référence de l’ère Laurent Blanc, le Bosnie-France du 7 Septembre 2010 (1-3). Série incroyable quant on voit le niveau de jeu minable de l’équipe et à relativiser si l’on prête attention aux adversaires. Le prochain match amical en février en Février 2012 contre l’Allemagne, qui fait figure de favori du prochain Euro avec l’Espagne, risque de marquer la fin de celle-ci et  de faire oublier cette encourageante statistique. Depuis que « le Président » est à la tête de la sélection, rien n’a véritablement changé, l’équipe de France n’a toujours  aucun style, elle renvoie une image toujours lamentable à ses supporters et l’on dresse toujours les mêmes constats. Et sinon, si la dose de somnifère n’a pas suffit durant le match pour s’endormir, écoutez Blanc en conférence de presse derrière.

JPS

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