Max Armanet, Gérard Collomb et Nicolas Demorrand pour la Cérémonie de Clôture dimanche à l'Hôtel de ville |
« 3 jours de
débats, d'expression et d'échanges » , c'est ce qu'avait
promis Libération en installant son Forum à l'Hôtel de
Ville de Lyon. Vendredi 25, samedi 26 et dimanche 27 Novembre, des
personnalités du monde politique et culturel ont défilé dans les
différents salons de l'Hôtel de Ville pour débattre sur le thème
Des Nouvelles Frontières. « Crise en Europe »,
« Révolutions arabes », « Bouleversements
sociaux » et « Mutations technologiques » ont guidé
les quelques 68 débats animés pour les plus connus par Dominique de
Villepin, Daniel Cohn-Bendit, Jean Leonetti, Pascal Nègre, BHL... A
noter que le débat avec Bernard-Henry Levy sur l'islamisme et la
démocratie en Libye a probablement été le moins constructif. 75
minutes passées à narrer la rencontre entre BHL et Mustafa
El-Sagezly, second intervenant du débat. Mais pas UN mot sur le
débat initial. La faute principalement à Annette Levy-Willard qui
animait le débat et qui n'a fait que relancer la balle de l'un à
l'autre par des « Vous êtes d'accord avec ce qu'il vient de
dire? » et des grands hochements de tête. Quand est enfin
arrivé le moment du débat, il restait 15 minutes, 15 minutes
pendant lesquelles deux hommes se sont indignés contre BHL et sa
légitimité (lien avec le sujet du débat?) et pendant lesquelles
une seule femme a eu la parole, -cousine de Mustafa El-Sagezly- :
Objectivité zéro.
Bernard-Henry Levy, Annette Levy Willard, Mustafa El-Sagezly et son interprète, à l'Opéra |
Focus sur le débat
« La Grèce sous tutelle européenne », samedi 26 à
09:30, Hôtel de Ville.
En revanche le débat
animé par Marc Semo avec Yannis Pretenderis, journaliste grec, Dora
Bakoyamis, femme politique grecque et Jean Leonetti, a été beaucoup
plus intéressant. Pour D. Bakoyamis, la classe politique grecque a
échoué depuis trente ans. Elle souligne qu'en 2008, on déclarait
« l'économie va très bien » et ceux qui ont essayé de
dire ce qui n'allait pas ont été évincés de la vie politique.
Yannis Pretenderis parle du referendum proposé par Papandréou. Il
pose la question « Un référendum sur quoi? ».
Papandréou a cru qu'il devait faire quelque chose et donc il a sorti
son referendum. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel lui ont conseillé
la question suivante « Voulez-vous rester dans l'Europe? ».
Comment poser cette question à un peuple qui n'a pas choisi d'entrer
dans l'Europe? Ce référendum manquait de logique et Papandréou a
payé l'erreur de Sarkozy.
Pour Yannis P., il y a un
problème de gouvernance économique. Pendant des années, la Banque
Centrale Européenne a prêté aux banques à un taux extrêmement
faible, lesquelles prêtaient aux États, qui devaient faire face aux
déficits, à des taux énormes.
Dora B. dira plus tard
qu'à la question « Qui est responsable de la crise en
Grèce? », 78% des grecs répondent : « Tous ».
Elle remarque également qu'il y a des injustices horribles. Tout
d'abord, les classes politiques ne paient pas, elles doivent 120
millions d'euros et continuent d'emprunter. De plus le gouvernement
grec est trop nombreux. Il comprends 49 personnes, cela coûte
beaucoup trop cher. Ensuite les armateurs ne paient aucun impôt.
Face à eux, le gouvernement adopte une politique basée sur «
Prendre ce qu'il y a à prendre » car le risque est tel que si
le gouvernement menace les armateurs, ils changeraient de drapeau et
partiraient pour un autre pays.
Au moment du débat avec
le public, un jeune grec prends la parole au nom des « Jeunes
grecs à Lyon ». Il s'indigne que Libération, journal
de gauche, ait invité deux personnes qui ont « menés à la
perte de la Grèce ». Dora B. réponds que si elle a donné son
vote de confiance au parti d'extrême droite grec (LAOS) c'est parce
qu'il était nécessaire de donner la possibilité d'avoir un
gouvernement de coalition. Néanmoins, si personne ne s'inquiète
vraiment de la prise de pouvoir du LAOS c'est parce que personne ne
prends vraiment au sérieux ses partisans. Y. Pretenderis appuiera
cette déclaration.
Le débat s'est conclu
sur une opposition optimiste/pessimiste entre Y. Pretenderis qui a
déclaré « La Grèce est un pays qui se meurt, rien ne peut se
faire en dehors de l'Europe, quelle qu'elle soit ». et D.
Bakoyamis : « La Grèce ne meurt pas, elle va s'en sortir. Le
peuple n'acceptera pas des hommes politiques qu'il n'aime pas. Il
doit savoir ce qui se passe» Et de rajouter que le mot crise
vient du grec « crisis » qui signifie jugement.
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