dimanche 27 novembre 2011

Libé dans les bureaux de Collomb


Max Armanet, Gérard Collomb et Nicolas Demorrand
 pour la Cérémonie de Clôture dimanche à l'Hôtel de ville

« 3 jours de débats, d'expression et d'échanges » , c'est ce qu'avait promis Libération en installant son Forum à l'Hôtel de Ville de Lyon. Vendredi 25, samedi 26 et dimanche 27 Novembre, des personnalités du monde politique et culturel ont défilé dans les différents salons de l'Hôtel de Ville pour débattre sur le thème Des Nouvelles Frontières. « Crise en Europe », « Révolutions arabes », « Bouleversements sociaux » et « Mutations technologiques » ont guidé les quelques 68 débats animés pour les plus connus par Dominique de Villepin, Daniel Cohn-Bendit, Jean Leonetti, Pascal Nègre, BHL... A noter que le débat avec Bernard-Henry Levy sur l'islamisme et la démocratie en Libye a probablement été le moins constructif. 75 minutes passées à narrer la rencontre entre BHL et Mustafa El-Sagezly, second intervenant du débat. Mais pas UN mot sur le débat initial. La faute principalement à Annette Levy-Willard qui animait le débat et qui n'a fait que relancer la balle de l'un à l'autre par des « Vous êtes d'accord avec ce qu'il vient de dire? » et des grands hochements de tête. Quand est enfin arrivé le moment du débat, il restait 15 minutes, 15 minutes pendant lesquelles deux hommes se sont indignés contre BHL et sa légitimité (lien avec le sujet du débat?) et pendant lesquelles une seule femme a eu la parole, -cousine de Mustafa El-Sagezly- : Objectivité zéro.

Bernard-Henry Levy, Annette Levy Willard, Mustafa El-Sagezly  et son interprète, à l'Opéra

Focus sur le débat « La Grèce sous tutelle européenne », samedi 26 à 09:30, Hôtel de Ville.
En revanche le débat animé par Marc Semo avec Yannis Pretenderis, journaliste grec, Dora Bakoyamis, femme politique grecque et Jean Leonetti, a été beaucoup plus intéressant. Pour D. Bakoyamis, la classe politique grecque a échoué depuis trente ans. Elle souligne qu'en 2008, on déclarait « l'économie va très bien » et ceux qui ont essayé de dire ce qui n'allait pas ont été évincés de la vie politique. Yannis Pretenderis parle du referendum proposé par Papandréou. Il pose la question « Un référendum sur quoi? ». Papandréou a cru qu'il devait faire quelque chose et donc il a sorti son referendum. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel lui ont conseillé la question suivante « Voulez-vous rester dans l'Europe? ». Comment poser cette question à un peuple qui n'a pas choisi d'entrer dans l'Europe? Ce référendum manquait de logique et Papandréou a payé l'erreur de Sarkozy.
Pour Yannis P., il y a un problème de gouvernance économique. Pendant des années, la Banque Centrale Européenne a prêté aux banques à un taux extrêmement faible, lesquelles prêtaient aux États, qui devaient faire face aux déficits, à des taux énormes.
Dora B. dira plus tard qu'à la question « Qui est responsable de la crise en Grèce? », 78% des grecs répondent : « Tous ». Elle remarque également qu'il y a des injustices horribles. Tout d'abord, les classes politiques ne paient pas, elles doivent 120 millions d'euros et continuent d'emprunter. De plus le gouvernement grec est trop nombreux. Il comprends 49 personnes, cela coûte beaucoup trop cher. Ensuite les armateurs ne paient aucun impôt. Face à eux, le gouvernement adopte une politique basée sur « Prendre ce qu'il y a à prendre » car le risque est tel que si le gouvernement menace les armateurs, ils changeraient de drapeau et partiraient pour un autre pays.
Au moment du débat avec le public, un jeune grec prends la parole au nom des « Jeunes grecs à Lyon ». Il s'indigne que Libération, journal de gauche, ait invité deux personnes qui ont « menés à la perte de la Grèce ». Dora B. réponds que si elle a donné son vote de confiance au parti d'extrême droite grec (LAOS) c'est parce qu'il était nécessaire de donner la possibilité d'avoir un gouvernement de coalition. Néanmoins, si personne ne s'inquiète vraiment de la prise de pouvoir du LAOS c'est parce que personne ne prends vraiment au sérieux ses partisans. Y. Pretenderis appuiera cette déclaration.
Le débat s'est conclu sur une opposition optimiste/pessimiste entre Y. Pretenderis qui a déclaré « La Grèce est un pays qui se meurt, rien ne peut se faire en dehors de l'Europe, quelle qu'elle soit ». et D. Bakoyamis : « La Grèce ne meurt pas, elle va s'en sortir. Le peuple n'acceptera pas des hommes politiques qu'il n'aime pas. Il doit savoir ce qui se passe» Et de rajouter que le mot crise vient du grec « crisis » qui signifie jugement.


Justine FONTAINE

25-26-27 Novembre 2011, Lyon

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