lundi 26 novembre 2012

Ces coureurs qui ont lâché Armstrong

Lance Armstrong ne fait plus partie du palmarès du Tour de France. La faute au dopage et à d'anciens coéquipiers que le champion du monde 1993 croyait être des amis très discrets, mais qui se sont révélé être de grands bavards.

Longtemps Lance Armstrong à fait figure d'intouchable dans le peloton, toujours suspecté de dopage mais jamais condamné, le Texan à réussi à gagner 7 tours de France sans être inquiété. Une sérénité et une réussite qu'il devait essentiellement à ses coéquipiers... les « fidèles lieutenants » comme on les appelait à l'époque. Parmi eux, trois se détachent du lot, Tyler Hamilton, un coureur doué mais très fragile qui s'est perdu à son départ de L'U.S Postal. George Hincapie, le garde du corps de Lance dans le peloton, sans doute l’atout le plus fidèle du texan lors de ses 7 victoires. Enfin Floyd Landis, un cycliste qui a su se mettre au service de l'équipe et attendre son heure avant de connaître les sommets puis la dégringolade.

Le livre qui accable Armstrong

Tyler Hamilton est certainement l'homme sans qui Armstrong serait encore sur le toit du cyclisme mondial. Une personne qui, malgré la peur et l'admiration qu'il ressentait vis à vis de son mentor, a réussi à se confier dans un livre, the secret race. Le timide américain y explique tout ce qu'il n'a jamais eu le courage de dire publiquement par le passé. Avec des détails troublants, il décrit des scènes invraisemblables, comme quand il parle du frigo de Lance ou l'EPO trônait à côté du lait et de la viande. Ou bien cette autre situation, le Texan explique avec excitation son plan pour réussir à transporter de l'EPO, substance devenue très contrôlée depuis l'affaire « festina ». Un plan qui suscite l'excitation du champion comme si la perspective d'être l'acteur principal d'un scénario digne de James Bond ou Mission Impossible le ravissait. Hamilton raconte que tout à commencé en 1999 quand Armstrong décida de payer un motard (son nom de code était « motoman ») pour suivre le tour de France en transportant une thermos d'EPO. À l'époque seul trois coureurs sont au courant de l'organisation, Hamilton, Livingston et Armstrong bien sûr.

Quand Armstrong et Hincapie étaient amis
Dans un registre plus sobre, George Hincapie, l'ex meilleur ami de Lance Armstrong reconnaît l'existence et la fréquence du dopage au sein de l'U,S postal. « A la vue des performances des coureurs et des utilisations de produits au plus haut niveau, il n'était pas possible de faire de la compétition sans eux [...] Il est très difficile pour moi d'admettre qu'à un moment de ma carrière j'ai utilisé des produits dopants. » une citation de « Big George » extraite d'un communiqué ou il avoue s'être dopé et,ou il inclut aussi Armstrong dans ces affaires de tricherie. Cependant contrairement à Hamilton il ne le place pas au sommet de la pyramide. Au début de l'été, le quotidien néerlandais DeTelegraaf a révélé que Hincapie, Leipheimer, Vande Velde, Zabriskie auraient obtenu de l’Agence antidopage américaine (USADA) de n'être suspendus qu'en fin de saison contre des témoignages accablant l'ancien champion. Le fidèle lieutenant à donc, malgré son amitié avec Armstrong témoigné contre son ancien frère dans le peloton pour sauver sa saison.

Un des premier à avoir dénoncé les pratiques d'Armstrong à été Floyd Landis. Le vainqueur déchu du tour 2006 à mis au jour les pratiques du texan à la suite de son déclassement du palmarès de l'épreuve en 2008 après avoir été contrôlé positif à la testostérone. Vexé d'avoir été condamné et démasqué, Floyd Landis accuse son ancien coéquipier de dopage. Des accusations qui arrivent le Le 20 mai 2010 dans une interview donnée au Wall Street Journal, Floyd Landis reconnait s'être dopé de façon systématique au cours de sa carrière. Sous les couleurs de l'US Postal tout d'abord, entre 2001 et 2004, puis au sein de l'équipe Phonak de 2005 à 2006. Il met en cause son directeur sportif de l'époque Johan Bruyneel qui l'a familiarisé avec diverses pratiques dopantes, parmi lesquelles la prise d'EPO, de testostérone, d'hormones de croissance et de stéroïdes. Il accuse également en le nommant son ancien coéquipier Lance Armstrong d'avoir lui aussi recouru à ces pratiques. La réponse de l’intéressé est arrivée quelques jours plus tard sur son site internet, «Je ne me suis jamais dopé, et contrairement à mes accusateurs, j’ai été un athlète d’endurance pendant 25 ans sans pic de performance, passé plus de 500 tests de dopage et n’ai jamais été contrôlé positif.», un pic envoyé à Landis qui n'aura connu qu'une seule année au plus haut niveau ce qui lui aura suffit pour se faire épingler pour dopage.

Un coureur intouchable

Auparavant quelques coureurs s'étaient déjà essayé à refuser de le système mis en place par le natif de Dallas mais ils s'étaient heurtés à la loi du silence alors inévitable dans le milieu. On ne parle cependant que de cyclisme pas de mafia et de règlement de comptes. Ainsi en 2002, lorsque Christian Vandevelde alors membre de l'U.S postal refuse de se doper, Armstrong qui est officieusement le boss de l'équipe ne lui laisse pas le choix s'il veut rester dans le milieu "la seule manière de continuer au sein de l'équipe, c'était d'adhérer pleinement au programme de dopage du docteur Ferrari". En 2004 lorsque l'affaire Ferrari éclate (il était le médecin de l'Américain à l'époque), un français, Christophe Bassons, ose témoigner et s'opposer au leader de la discipline. Son témoignage sera ignoré de tous et le peloton se retournera contre lui. En osant briser la loi du silence, Bassons à sans le vouloir été grillé et délaissé par quasiment tous ses confrères. A l'époque on ne touchait pas au parrain du vélo.


Bastien Buquet

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