lundi 5 novembre 2012


« C’est devenu une habitude de fumer du cannabis »



Légalisation ou dépénalisation du cannabis ? Telle est la question qui fait débat de nos jours. Avec une législation en défaveur du cannabis, les français sont les premiers consommateurs d’Europe. Doit-on y voir une forme de manque d’autorité de la part de l’État français, qui n’arrive pas ou peu à endiguer ce trafic, ou alors comme une forme de rébellion de la part des consommateurs ?


« De nos jours, le trafic de cannabis prend de plus en plus d’ampleur. Il devient beaucoup plus dur de lutter contre cette forme de délinquance. Le cannabis se démocratise, autant nous pouvons mettre la main sur de gros trafiquants, mais il est plus dur de stopper les plus petits vendeurs » affirme Jérémy, membre de la gendarmerie nationale.
En effet, les vendeurs, du plus petit au plus grand dealer, encourent tous les mêmes risques. « Il peut s’agir d’un simple rappel à l’ordre et d’une confiscation du produit si la quantité de substance retrouvée est minime. Par ailleurs, si on retrouve sur une personne une quantité assez conséquente de cannabis, il peut être assimilé comme trafiquant, et la peine encourue est de dix ans de prison au maximum et d’une amende pouvant atteindre les 75 000 euros » précise le gendarme. Que ce soient les gros ou petits dealers, ils deviennent de plus en plus gourmands et en veulent toujours plus. C’est en partie cet appât du gain mais aussi de la notoriété qui les conduit à leur perte.


Thomas revendeur explique : « Moi-même j’ai été consommateur et quand j’ai eu l’opportunité de commencer à vendre j’ai réfléchi à deux fois avant de me lancer là-dedans. Je sais pertinemment les risques que j’encours. Le problème c’est qu’il ne faut pas vouloir vendre trop gros au début. Il faut s’assurer des personnes à qui on vend, des personnes que l’on connaît bien généralement, et avoir un carnet d’adresses assez rempli pour pouvoir écouler les stocks. Je ne te cache pas que si j’ai commencé à rentrer dans ce business, c’est essentiellement pour l’argent ». Outre les conséquences juridiques pesant sur la tête des dealers s'ajoute le problème des règlements de comptes dans les cas les plus extrêmes. « Le problème de la violence n’est pas encore très prononcé dans la région où l’on habite. La plupart du temps aucune intervention pour des violences entres dealers n’est à déclarer. Les principaux règlements de compte sont plutôt dans les grandes villes comme Marseille ou Paris » déclare Jérémy.


Les consommateurs eux, toujours plus "addict" se moquent des conséquences de leurs actes, même si ils en ont conscience. « On connaît les risques mais ce n’est pas pour autant que l’on va arrêter. C’est devenu une habitude de fumer du cannabis, c’est un peu comme si on fumait des cigarettes. C’est un jeu perpétuel avec les autorités. Pour le moment j’ai de la chance, je ne me suis jamais fait contrôler » lance Julien. La consommation de cannabis atteint des records en France. Jusqu’où ce trafic va-t-il s’étendre et quels seront les moyens mis en place par le gouvernement, dans les années futures, pour l'endiguer ?


(Les prénoms ont été changés)


Alexis Dubois

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