« C’est
devenu une habitude de fumer du cannabis »
Légalisation ou
dépénalisation du cannabis ? Telle est la question qui fait
débat de nos jours. Avec une législation en défaveur du cannabis,
les français sont les premiers consommateurs d’Europe. Doit-on y
voir une forme de manque d’autorité de la part de l’État
français, qui n’arrive pas ou peu à endiguer ce trafic, ou alors
comme une forme de rébellion de la part des consommateurs ?
« De nos
jours, le trafic de cannabis prend de plus en plus d’ampleur. Il
devient beaucoup plus dur de lutter contre cette forme de
délinquance. Le cannabis se démocratise, autant nous pouvons mettre
la main sur de gros trafiquants, mais il est plus dur de
stopper les plus petits vendeurs » affirme Jérémy,
membre de la gendarmerie nationale.
En effet, les
vendeurs, du plus petit au plus grand dealer, encourent tous les
mêmes risques. « Il peut s’agir d’un simple rappel à
l’ordre et d’une confiscation du produit si la quantité de
substance retrouvée est minime. Par ailleurs, si on retrouve sur une
personne une quantité assez conséquente de cannabis, il peut être
assimilé comme trafiquant, et la peine encourue est de dix ans de
prison au maximum et d’une amende pouvant atteindre les 75 000
euros » précise le gendarme. Que ce soient les gros ou petits
dealers, ils deviennent de plus en plus gourmands et en veulent
toujours plus. C’est en partie cet appât du gain mais aussi de la
notoriété qui les conduit à leur perte.
Thomas revendeur explique : « Moi-même
j’ai été consommateur et quand j’ai eu l’opportunité de
commencer à vendre j’ai réfléchi à deux fois avant de me
lancer là-dedans. Je sais pertinemment les risques que j’encours.
Le problème c’est qu’il ne faut pas vouloir vendre
trop gros au début. Il faut s’assurer des personnes à qui on vend, des
personnes que l’on connaît bien généralement, et avoir un carnet
d’adresses assez rempli pour pouvoir écouler les stocks. Je ne te
cache pas que si j’ai commencé à rentrer dans ce business, c’est
essentiellement pour l’argent ». Outre les conséquences juridiques pesant sur la tête
des dealers s'ajoute le problème des règlements de comptes dans les cas les plus extrêmes. « Le problème de
la violence n’est pas encore très prononcé dans la région où
l’on habite. La plupart du temps aucune intervention pour des
violences entres dealers n’est à déclarer. Les principaux
règlements de compte sont plutôt dans les grandes villes comme
Marseille ou Paris » déclare Jérémy.
Les consommateurs
eux, toujours plus "addict" se moquent des conséquences de leurs actes,
même si ils en ont conscience. « On connaît les risques mais
ce n’est pas pour autant que l’on va arrêter. C’est devenu une
habitude de fumer du cannabis, c’est un peu comme si on fumait des cigarettes. C’est un jeu perpétuel avec les autorités. Pour le
moment j’ai de la chance, je ne me suis jamais fait contrôler »
lance Julien. La consommation de cannabis atteint des records en
France. Jusqu’où ce trafic va-t-il s’étendre et quels seront les
moyens mis en place par le gouvernement, dans les années futures,
pour l'endiguer ?
(Les prénoms ont été changés)
Alexis
Dubois
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