lundi 12 novembre 2012

Les bleus domptent l'Australie

Ce samedi 10 novembre, l'équipe de France de rugby s'est imposée 33 à 6 contre l'Australie, une victoire probante que beaucoup considèrent déjà comme le match référence de l'équipe de Philippe Saint-André.

7 ans et 5 jours que la France n'avait plus battu l'Australie, une bête noire que les Bleus craignaient plus que les Néo-zélandais en personne. Les hommes de Philippe Saint-André ont conjuré le mauvais sort et ce de la plus belle des manière, une victoire probante contre des adversaires pourtant rodés depuis bien longtemps qui sortaient tout juste du "Four Nations".

Wesley Fofana et les bleus avaient à cœur de renverser les Wallabies
Pourtant avant le coup d'envoi les les supporters du XV de France ne se faisaient pas d'illusions quant à la probable issue de la rencontre. Beaucoup se seraient d'ailleurs contenté d'une courte défaite avec une prestation encourageante de leurs protégés. Mais cette équipe qui allait offrir un récital à son public ne se voyait pas terminer le match autrement que victorieuse. Avec une formation remaniée et inédite, Philippe Saint-André a réussi son audacieux pari : créer un groupe soudé, solidaire et performant en une semaine, tout cela en incorporant beaucoup de jeunes à son effectif.

Les attitudes des deux clans étaient déjà bien différentes avant le match, alors que les Australiens discutaient et se promenaient sur le terrain en rigolant, les Français étaient déjà concentrés, les arrières s’exerçant aux coups de pieds. Deux comportements radicalement opposés qui montraient bien, une heure avant le coup d'envoi que les deux équipes n'étaient pas venues dans le même état d'esprit. D'un côté quinze Wallabies en confiance, qui attendent des vacances qui arriveront dans trois semaines, de l'autre des Bleus en plein championnat qui espèrent séduire de nouveau un public resté sur sa fin depuis le dernier tournoi des six nations.

Au moment des hymnes, le stade à pris conscience que ce match allait être spécial, alors que tout le monde chantait à l'unisson la Marseillaise, la caméra s'est arrêtée sur un visage, celui de Yannick Nyanga. Les chaudes larmes du Toulousain se sont alors retrouvées en gros plan sur les écrans géants du Stade de France, peut-être l'image de la soirée. Dans la foulée, c'est son capitaine, Pascal Papé qui est venu le réconforter avec quelques mots rassurants et une tape paternelle. Apparemment les encouragements ont été efficaces tant la performance du troisième ligne a été pleine et convaincante. On retiendra par exemple sa percée toute en puissance au milieu de la seconde période qui aurait pu amener un essai.

Dans ce match, les Bleus ont fait preuve d'une maîtrise totale des basiques du rugby. La mêlée tout d'abord, la première ligne emmenée par Swarzewski à mis au supplice les australiens pendant 80 minutes. Cette phase de jeu à d'ailleurs amené deux essais, le premier par Picamoles, le second de pénalité après une nouvelle démonstration de force des avants tricolores. La touche a aussi été très propre ; souvent visé par le lanceur français, Papé à totalement assumé son rôle dans l'alignement des Bleus en prenant chaque balle avec précision et assurance. Des touches d'ailleurs rapidement déviées pour le demi de mêlée Maxime Machenaud, qui à réussi à dynamiser le jeu tout au long du match.

Si la prestation de l'équipe de France à été aussi complète, c'est aussi grâce au retour de Frédéric Michalak au plus haut niveau. Une performance de haut vol du Toulonnais qui à réussi 100 % de ses tirs aux buts et qui a maîtrisé son adversaire direct Kurtley Beale. Le même Kurtley Beale qu'il à d'ailleurs mystifié avant d'offrir le second essai français à Wesley Fofana. Frédéric Michalak aura d'ailleurs le droit à une ovation à sa sortie, le public du Stade de France scandant son nom pour récompenser celui que l'on espère voir redevenir le "taulier" de la sélection qu'il était en 2003.

Enfin Philippe Saint-André pourra aussi être satisfait de la performance défensive de ses protégés, en encaissant seulement six points face à l'Australie, les Bleus réalisent certainement leur match référence sur ce point depuis l'arrivée du nouveau sélectionneur. Toute l'équipe s'est mise au diapason des gros plaqueurs français que sont Picamoles, Papé ou Fofana, qui ont à chaque fois fait reculer les offensives des Australiens avec d'énormes plaquages. Ce qui n'a d'ailleurs pas laissé le public indifférent, en témoignent les applaudissements et les grondements de plaisir à chacun de ces impacts.

Si il devait y avoir un aspect de la rencontre à changer, ce serait sans doute l'absence des français lors des cinq minutes suivant la dernière pénalité de Parra. Une courte période où l'on a perdu les quinze guerriers que l'on voyait jusque là. On a plutôt eu l'impression de voir des joueurs absents et endormis, subissant les assauts adverses. Un passage à vide heureusement sans conséquences, puisqu'il s'achèvera par le refus d'un essai des Wallabies après le recours à la vidéo de l'arbitre Nigel Owens. Pas de quoi ternir cependant la performance de la France, qui signe là sans aucun doute son meilleur match depuis la finale de la coupe du monde 2011. Une performance à confirmer samedi (17/11) à Lille contre L'Argentine, une équipe qui connait la France par cœur et qui reste sur une victoire convaincante contre le Pays de Galles.

A noter que, pour terminer la soirée sur une note sympathique le speaker à donné son micro quelques instants au capitaine australien Nathan Sharpe dont la carrière va s'achever à la fin de cette tournée d'automne. L'illustre deuxième ligne à tenu à féliciter l'équipe de France pour sa prestation avant d'être applaudit par tout le stade y compris ses coéquipiers et ses adversaires. Une manière de saluer la carrière d'un grand joueur qui ne rechaussera donc plus les crampons sur les terrains de l'hexagone.



Bastien Buquet

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