dimanche 16 décembre 2012

Et sinon, l'ergothérapie, vous connaissez?


Sur 10 personnes interrogées, au moins 9 répondront qu'ils ne savent pas ce que l’ergothérapie. Alors, il paraît intéressant de se poser la question et se demander ce qui se cache derrière ce mot.

(photo generale-de-sante.fr)
« Une thérapie? », « ergo.... et théra...pie ?.... aucune idée ». Ce sont deux réponses que l'on peut entendre quand on demande à une personne ce que signifie l'ergothérapie. « Ergo » signifie « travail », qui vient du grec et donc cela signifierait que cette profession est un travail qui intervient pendant la thérapie, la cure d'un patient.
L'ergothérapie est donc un métier concernant la médecine. Les rôles des ergothérapeutes sont diverses. Ce sont eux qui vont expliquer à l'équipe soignante, à la famille, comment s'occuper d'une personne souvent physiquement handicapée. Mais il va aussi falloir expliquer à un patient comment se gérer seul, si cela est possible, comment se gérer quotidiennement. Bouger, se lever, s'habiller, la mission va être de trouver une solution pour aller au plus vite et surtout de rendre l'activité plus facile.

Très souvent, les ergothérapeutes se trouvent dans des centres de rééducation, mais aujourd'hui, les professionnels se déplacent aussi à domicile. Il ne faut surtout pas confondre l'aide-soignant, qui accompagne le patient dans ses tâches quotidiennes et l'ergothérapeute, qui aide à faire des choix de vie, à rendre plus facile les faits, les gestes et les volontés de personnes ayant des difficultés physiques. Sabine Lionnard Réty, ergothérapeute à Lyon, se souvient d'un cas difficile, où «  un patient était dans un centre de rééducation et avait de lourdes séquelles motrices, il était tétraplégique. Il souhaitait reprendre une activité professionnelle et être cariste ».A ce moment là, l'équipe soignante était totalement contre et ne voyait pas comment cela pouvait être possible. C'est précisément ici qu'intervient le rôle de l'ergothérapeute. Comment faire pour rendre le souhait du patient possible ? Sabine Lionnard Réty explique qu'il a fallu étudier ce qu'on appelle « les leviers », c'est-à-dire tous les éléments qui permettraient de réaliser ce projet. Et en entrant un peu plus dans la vie de cette personne handicapée, il s'est avéré que son père travaillait dans une société dans laquelle des caristes étaient présents. « Ainsi, grâce à cela, nous avons établi des horaires aménagées pour ce patient et il a pu reprendre un emploi qui le satisfaisait », se souvient l'ergothérapeute lyonnaise.


D'accord, mais comment fait-on pour devenir ergothérapeute ?

Il n'existe qu'une seule façon de parvenir à un diplôme dans ce secteur, c'est à travers une école d'ergothérapie. Il existe environ 17 établissements qui accueillent des étudiants pour des durées de 3 ans. Mais rares, pour ne pas dire inexistants, sont ceux qui entrent dans ces écoles juste après le Baccalauréat. La majorité passent par une prépa d'un an pour passer ensuite le concours en avril-mai généralement. Mais pour le reste, certains établissements comme celui de Lyon acceptent des étudiants arrivant d'une année de médecine. Ainsi, c'est sur dossier que sont sélectionnés les possibles futurs ergothérapeutes dans certains établissements privés. Sabine Lionnard Réty est aussi responsable des stages dans cette école lyonnaise et elle explique le risque majeur pour les étudiants : «  certains qui entrent après une première année de médecine ont fait leur choix par défaut et ne savent parfois même pas ce qu'est vraiment le métier d'ergothérapeute. Il faut vraiment se projeter dans le projet pour réussir ».
Pour les établissements publics, certaines places sont aussi réservées à des entrées par dossier, mais la majorité est accordée aux étudiants ayant réussi le concours d'admission. Pour préparer ce concours, le plus courant et peut-être le plus judicieux, est de passer par une année de prépa. Seuls six établissements publics en France proposent cette formation. Marion Lecoutre est l'une de ces étudiante qui a choisi de passer par la prépa de Vire, dans le Calvados. Elle estime cette année « difficile pour une personne n'étant pas passée par un Bac S », le concours étant basé notamment sur le programme de biologie et de physique de terminale et de première S.

Ce concours dure trois heures et comporte une épreuve de biologie, de physique, de français et de tests psychotechniques. Ces tests « psycho » mélangent mathématiques, surtout du calcul mental, mais aussi de la réflexion et de l'imagination, avec par exemple comme l'explique Marion, « raconter une histoire à partir de dessins », ou encore « faire un dessin à partir d'une lettre de l'alphabet ». L'étudiante affirme que cette prépa est une prépa paramédicale et pas uniquement ergothérapeute, et ainsi, « dans notre classe, nous sommes huit et seulement deux à vouloir intégrer l'école d'ergo. Le reste se prépare aux concours pour devenir kiné notamment. Du coup, il y a certaines matières que nous n'auront pas aux concours mais sur lesquelles nous sommes notés tout au long de l'année ».

Souvent, ce sont au maximum une centaine de places disponibles pour 300 candidatures. Peu de places donc mais une fois au sein d'une des écoles d'ergothérapie en France, neuf mois de stage en trois ans sont à réaliser. Les ergothérapeutes sont de plus en plus demandés aujourd'hui et les débouchés sont importants. Les demandes d'ergothérapeutes sont toujours nombreuses et très rares sont les ergothérapeutes en surnombre et très rares, aussi, sont les hommes dans le métier, avec 85% de femmes.


Thibaut Duponchel


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