Sur 10 personnes interrogées, au
moins 9 répondront qu'ils ne savent pas ce que l’ergothérapie.
Alors, il paraît intéressant de se poser la question et se demander
ce qui se cache derrière ce mot.
(photo generale-de-sante.fr) |
« Une
thérapie? », « ergo.... et théra...pie ?.... aucune
idée ». Ce sont deux réponses que l'on peut entendre quand on
demande à une personne ce que signifie l'ergothérapie. « Ergo »
signifie « travail », qui vient du grec et donc cela
signifierait que cette profession est un travail qui intervient
pendant la thérapie, la cure d'un patient.
L'ergothérapie
est donc un métier concernant la médecine. Les rôles des
ergothérapeutes sont diverses. Ce sont eux qui vont expliquer à
l'équipe soignante, à la famille, comment s'occuper d'une personne
souvent physiquement handicapée. Mais il va aussi falloir expliquer
à un patient comment se gérer seul, si cela est possible, comment
se gérer quotidiennement. Bouger, se lever, s'habiller, la mission
va être de trouver une solution pour aller au plus vite et surtout
de rendre l'activité plus facile.
Très souvent, les
ergothérapeutes se trouvent dans des centres de rééducation, mais
aujourd'hui, les professionnels se déplacent aussi à domicile. Il
ne faut surtout pas confondre l'aide-soignant, qui accompagne le
patient dans ses tâches quotidiennes et l'ergothérapeute, qui aide
à faire des choix de vie, à rendre plus facile les faits, les
gestes et les volontés de personnes ayant des difficultés
physiques. Sabine Lionnard Réty, ergothérapeute à Lyon, se
souvient d'un cas difficile, où « un patient était dans
un centre de rééducation et avait de lourdes séquelles motrices,
il était tétraplégique. Il souhaitait reprendre une activité
professionnelle et être cariste ».A ce moment là,
l'équipe soignante était totalement contre et ne voyait pas comment
cela pouvait être possible. C'est précisément ici qu'intervient le
rôle de l'ergothérapeute. Comment faire pour rendre le souhait du
patient possible ? Sabine Lionnard Réty explique qu'il a fallu
étudier ce qu'on appelle « les leviers », c'est-à-dire
tous les éléments qui permettraient de réaliser ce projet. Et en
entrant un peu plus dans la vie de cette personne handicapée, il
s'est avéré que son père travaillait dans une société dans
laquelle des caristes étaient présents. « Ainsi, grâce à
cela, nous avons établi des horaires aménagées pour ce patient et
il a pu reprendre un emploi qui le satisfaisait », se
souvient l'ergothérapeute lyonnaise.
D'accord, mais comment fait-on pour
devenir ergothérapeute ?
Il n'existe qu'une
seule façon de parvenir à un diplôme dans ce secteur, c'est à
travers une école d'ergothérapie. Il existe environ 17
établissements qui accueillent des étudiants pour des durées de 3
ans. Mais rares, pour ne pas dire inexistants, sont ceux qui entrent
dans ces écoles juste après le Baccalauréat. La majorité passent
par une prépa d'un an pour passer ensuite le concours en avril-mai
généralement. Mais pour le reste, certains établissements comme
celui de Lyon acceptent des étudiants arrivant d'une année de
médecine. Ainsi, c'est sur dossier que sont sélectionnés les
possibles futurs ergothérapeutes dans certains établissements
privés. Sabine Lionnard Réty est aussi responsable des stages dans
cette école lyonnaise et elle explique le risque majeur pour les
étudiants : « certains qui entrent après une
première année de médecine ont fait leur choix par défaut et ne
savent parfois même pas ce qu'est vraiment le métier
d'ergothérapeute. Il faut vraiment se projeter dans le projet pour
réussir ».
Pour les
établissements publics, certaines places sont aussi réservées à
des entrées par dossier, mais la majorité est accordée aux
étudiants ayant réussi le concours d'admission. Pour préparer ce
concours, le plus courant et peut-être le plus judicieux, est de
passer par une année de prépa. Seuls six établissements publics en
France proposent cette formation. Marion Lecoutre est l'une de ces
étudiante qui a choisi de passer par la prépa de Vire, dans le
Calvados. Elle estime cette année « difficile pour une
personne n'étant pas passée par un Bac S », le concours
étant basé notamment sur le programme de biologie et de physique de
terminale et de première S.
Ce concours dure
trois heures et comporte une épreuve de biologie, de physique, de
français et de tests psychotechniques. Ces tests « psycho »
mélangent mathématiques, surtout du calcul mental, mais aussi de la
réflexion et de l'imagination, avec par exemple comme l'explique
Marion, « raconter une histoire à partir de dessins »,
ou encore « faire un dessin à partir d'une lettre de
l'alphabet ». L'étudiante affirme que cette prépa est une
prépa paramédicale et pas uniquement ergothérapeute, et ainsi,
« dans notre classe, nous sommes huit et seulement deux à
vouloir intégrer l'école d'ergo. Le reste se prépare aux concours
pour devenir kiné notamment. Du coup, il y a certaines matières que
nous n'auront pas aux concours mais sur lesquelles nous sommes notés
tout au long de l'année ».
Souvent, ce sont
au maximum une centaine de places disponibles pour 300 candidatures.
Peu de places donc mais une fois au sein d'une des écoles
d'ergothérapie en France, neuf mois de stage en trois ans sont à
réaliser. Les ergothérapeutes sont de plus en plus demandés
aujourd'hui et les débouchés sont importants. Les demandes
d'ergothérapeutes sont toujours nombreuses et très rares sont les
ergothérapeutes en surnombre et très rares, aussi, sont les hommes
dans le métier, avec 85% de femmes.
Thibaut
Duponchel
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